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Des dérives liberticides de plus en plus inquiétantes en réaction au Covid

Dernière mise à jour : 13 oct. 2020

Plusieurs cantons suisses viennent de mettre en place une mesure très étonnante envers les personnes souhaitant inviter des amis ou de la famille chez eux. Ces personnes seront contraintes de prévenir les autorités, de donner les noms de leurs convives et de préciser le genre de soirées qu'elles entendent organiser (Voir sur le sujet : Le point). Par suite, en cas de contamination, l'hôte pourra être entendu au sujet des mesures sanitaires qu'il aura mis en place lors de cette réception et en cas de carence, il sera éventuellement rendu responsable.

Pendant ce temps là, au Québec, la police peut désormais pénétrer dans les résidences privées pour s'assurer après dénonciation des voisins ou suspicion d'une infraction que des personnes n'ont pas reçu d'invités chez eux (Voir sur ce sujet : RTL). Si l'habitant refuse d'ouvrir sa porte, les policiers pourront recevoir un 'télémandat' d'un juge, le soir même, pour être capable de donner un 'constat d’infraction'. Il suffit donc désormais de suspecter qu'une personne en ait invité d'autres pour pouvoir s'introduire dans son domicile.

De telles mesures sont d'abord très problématiques vis-à-vis de la liberté de réunion. Elles sont surtout incroyablement intrusives, et menacent gravement le droit fondamental à la vie privée.

Pour ne citer qu'elle, la Convention européenne des droits de l'homme dispose par exemple en son article 8 : « 1. Toute personne a droit au respect de sa vie privée et familiale, de son domicile et de sa correspondance. 2. Il ne peut y avoir ingérence d’une autorité publique dans l’exercice de ce droit que pour autant que cette ingérence est prévue par la loi et qu’elle constitue une mesure qui, dans une société démocratique, est nécessaire à la sécurité nationale, à la sûreté publique, au bien-être économique du pays, à la défense de l’ordre et à la prévention des infractions pénales, à la protection de la santé ou de la morale, ou à la protection des droits et libertés d’autrui. ».

S'il est donc possible de poser des limites à ce droit fondamental, il est surtout nécessaire de s'interroger sur le fait de savoir si la situation sanitaire liée au Covid justifie de telles atteintes majeures à celui-ci. La mesure est-elle nécessaire ? L'équilibre est-il respecté ? Existe t'il une mesure aussi efficace et moins attentatoire ? En somme, la mesure est-elle proportionnée par rapport à l'objectif poursuivi ?

Il faut rappeler que sans droits fondamentaux ni libertés individuelles ou collectives, il n'y a point d'État démocratique. Or, leurs violations répétées, par des mesures dont l'intensité ne cesse de s'aggraver, tendent à devenir bien plus nocives pour nos sociétés démocratiques que le mal supposé être endigué par ces mêmes mesures.


En ce sens, un collectif de 350 scientifiques, universitaires et autres professionnels de santé critiquaient encore dernièrement la dérive de la politique sanitaire du gouvernement français (Voir sur le sujet : mediapart). Ils estimaient qu'une telle politique conduit à des interprétations erronées des données statistiques et à des mesures disproportionnées. Ils demandaient que nos connaissances réelles soient évaluées pour définir démocratiquement une stratégie sanitaire.

Il est vraiment souhaitable que cette nouvelle dérive liberticide ne s'importe pas plus encore en France, au risque qu'après le terrorisme, le Covid devienne la nouvelle porte d'entrée d'un état d'urgence permanent, justifiant en toutes circonstances que les libertés et droits fondamentaux puissent être bafoués sur l'autel d'une insécurité désormais devenue sanitaire.

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